Le territoire d’Antibes est habité jusqu’au Ve siècle av. J.-C par des tribus « ligures » avant l’arrivée des Celtes venus du nord dans le sud-est de la Gaule (l’oppidum indigène est attesté sur le rocher d’Antibes). Le brassage des peuples celtes et indigènes favorise l’émergence d’une civilisation organisée et dynamique : les celto-ligures.
Jusqu’au IIe siècle av. J.-C, les échanges avec les phocéens et les comptoirs qu’ils ont fondés sur les rivages méditerranéens sont florissants.
Massalia, fondée par les grecs vers 600 av. J.-C rayonne sur tout le littoral maritime. De nombreux comptoirs, dont celui d’Antipolis furent fondés probablement au tournant des IVe-IIIe siècIes av. J.-C. De culture marchande, les phocéens cherchent à étendre la libre circulation de leurs marchandises et voient dans Antibes et sa géographie, un site idéal pour ses navigateurs : à la fois très accessible par la terre et protégé côté mer.
Les traces grecques et étrusques sur le territoire d’Antibes se résument principalement aux épaves qui témoignent d’une activité maritime particulièrement importante.
De nombreuses épaves, des fragments d’amphores sur les sites archéologiques permettent d’extrapoler un trafic maritime considérable entre l’Italie et la Gaule dont l’épave étrusque de la « Love » (VIe siècle av. J.-C.) et celle massaliote de la « Boutte » (IVe siècle av. J.-C.), échouées sur les récifs du cap d’Antibes.
D’autres « marqueurs » ont été identifiés et confirment le caractère hellénistique du site d’Antipolis :
– des blocs de pierre au pied de la Rampe des Saleurs supposés issus d’une enceinte fortifiée grecque;
– des bains avec un sol mosaïqué et l’empreinte d’une vasque (rue Aubernon).
Dès le IIIe siècle avant J.-C, Rome devient la puissance dominante en Italie, puis en Méditerranée occidentale.
Depuis le début du II ème siècle av. J.-C, Massalia et ses comptoirs de Nikaïa et Antipolis subissent une succession d’assauts. Dans ce contexte troublé, Rome intervient pour pacifier le territoire. A l’issue d’une guerre civile entre César et Pompée, la défaite de Massalia marque l’indépendance d’Antibes et son entrée dans l’orbite romaine.
Antipolis sort bénéficiaire des disputes entre Massalia et Rome et développe ainsi son territoire.
Avec l’amphithéâtre, le théâtre, les maisons, les nécropoles (dont l’une a occupé l’anse Saint-Roch), l’urbanisation reflète la romanisation d’Antibes.
A travers l’activité de pêche et le commerce, la ville affirme également sa vocation maritime première. Dès la plus haute antiquité, la présence d’une installation portuaire est avérée vers l’Anse Saint-Roch (fragments d’amphores massaliotes, étrusques et rhodiennes).
A l’ouest du port actuel, on reconnaît des viviers et bassins caractéristiques des salines du IIe siècle, « interprétés » comme des cuves à saumure (*).
(*) la sauce de poisson est particulièrement réputée.
Du Ve au Xe siècle, la Cité d’Antibes subit des invasions répétées. Alors que les Arabes ont conquis l’Afrique du nord et l’Espagne, les Sarrasins assaillent Nice et Antibes sur le littoral et par la mer.
Cette période est marquée par le recul de l’artisanat, et du commerce. Le début du XIe siècle voit la situation du territoire se stabiliser. La ville renforce alors ses frontières et renoue avec l’activité de commerce.
Une dimension nouvelle sous l’égide du Comte de Provence. Alors que la fin du XVe siècle est marquée par l’insécurité et les épidémies, en 1481, le royaume est légué à Louis XI, roi de France, devenu Comte de Provence. La Cité prend alors une dimension nouvelle, celle de dernière place forte au sud-est du royaume de France.
Jusqu’au XVIe siècle, pêche et culture fournissent les principales richesses à la ville. Autour du port, l’activité des charpentiers est soutenue, les exportations d’huile sont conséquentes.
A partir du XVIe siècle qui débouche sur une relative accalmie stratégique, Antibes organise son statut de ville frontière et érige une enceinte englobant la bourgade émergente. Son port notamment est désormais protégé avec l’érection du Fort Carré et de la Tour Saint-Jaume vers 1556.
Henri IV poursuit la fortification en édifiant de nouveaux remparts, ce qui fait d’Antibes une place forte majeure.
En revanche, l’activité marchande du port est atone durant cette période et se limite au commerce du vin, de l’huile, des fruits et légumes. La situation économique de la Cité est aggravée par les pirateries, les temps de guerre ou encore par les épidémies de la lèpre et de la peste (de 1629).
Vauban, commissaire général des fortifications propose, à la demande de Colbert, un plan visant à établir une place forte efficace à Antibes.
Le projet qui débute en 1682 et s’étale sur une trentaine d’années est confié à l’ingénieur Niquet.
Utilisant les matériaux disponibles, plusieurs édifices voient le jour. Le port est creusé, des quais sont bâtis, un môle fortifié et un bastion (le bastion Saint-Jaume) bordent les deux îlots. Le développement des fortifications du Fort Carré est envisagé.
Le XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle sont marqués par de nombreux conflits déchirant la Provence et affaiblissant la ville.
A cette époque des travaux sont engagés au niveau du port. Celui-ci est creusé et aménagé à partir de 1741 jusqu’à la fin du XVIII e siècle sur une période discontinue de 40 ans. Antibes traverse la Révolution dans un calme relatif.
L’activité du port ne souffre pas des émeutes et le commerce reste florissant. En 1815, après avoir fermé ses portes à Bonaparte, Antibes gagne ses galons de ville royale. Puis, le territoire et sa population voient passer successivement le Premier Empire, la Restauration puis la Monarchie de Juillet sans changer fondamentalement leurs usages.
Le XVIII e siècle débouche sur une situation économique guère florissante. Le port subit toujours les inconvénients de l’envasement. Curé en 1790, il l’est encore en 1821 et 1856.
En 1812, ses quais sont réparés ainsi que leurs rues attenantes. Le port est un petit centre de redistribution pour les produits locaux (bois, huiles, fruits, savons, poteries) et pour les denrées coloniales (grains, toiles, draps, cuirs) à redistribuer vers l’arrière-pays. Le territoire s’ouvre peu à peu à l’horticulture.
En revanche, Antibes et sa promenade des remparts ne bénéficie pas comme Nice et Cannes de l’afflux touristique de l’aristocratie anglaise.
En 1860, Antibes est une ville confinée dans ses fortifications, ce qui entrave le développement économique.
En conséquence, l’arasement des remparts est décidé en 1895, il se déroule sur 6 ans et libère ainsi 24 hectares de terrain pour les projets de modernisation de la ville.
Une ville moderne tend à s’édifier. De nouvelles structures voient le jour (nouvelles places, nouvelles avenues), rompant définitivement avec le passé militaire du site. A partir de 1882, la station balnéaire de Juan-les Pins est créée et aménagée sur une vingtaine d’années.
A l’issue de cette période, et à partir des années 20, Antibes voit sa population augmenter, ainsi que le tourisme sous l’impact conjugué des estivants et des hivernants.
Dans les années 60, Antibes connaît sa seconde « explosion » urbaine et sa population va encore doubler en moins de 30 ans. L’urbanisation de la Côte d’Azur s’intensifiant, le paysage antibois se modifie profondément.
En 1972, la création de Sophia-Antipolis a pour effet de renforcer encore l’afflux d’habitants et de stimuler l’activité économique.
La Municipalité décide la création de deux grands ports de plaisance, le port de la Gallice et le port Vauban dans les années 70. Le port Vauban est créé en 1971. Il connaît un essor rapide et considérable pour s’affirmer au premier rang des ports de plaisance en Europe.